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Au Bistrot du Coin
5 avril 2006

Lettre ouverte aux jeunes « anti-CPE »

Y  EN  A  MARRE

Du bon sens à méditer

Lettre publiée sur la sollicitation d’un lecteur assidu à cette lettre mais qui ne peut se révéler publiquement. Entrant dans l’esprit de cette lettre ouverte, j’ai trouvé intéressant de vous en faire part. Regret que beaucoup de lecteurs ne puissent pas, ou ne désirent pas témoigner ouvertement. 

Vous avez raison : Le CPE allonge la période de précarité de la période d’essai, bien plus qu’un CDI, pour lequel la période d’essai est de un à six mois selon les emplois.

Vous avez raison : Quelques employeurs pourraient abuser du CPE. Effectivement, pour ceux là, vous seriez corvéables pendant deux ans. Ce sont aussi ceux qui ne vous embaucheraient pas en CDI.

Vous vous trompez de combat : Votre problème n’est pas la précarité allongée de la période d’essai, votre problème est triple :

*Vous allez devoir rembourser 1 400 milliards d’euros, et probablement plus d’ici là, dès que vous commencerez à travailler.

*Vous allez devoir payer les retraites de ceux qui ont fait la majeure partie de cette dette et qui ont creusé le déficit budgétaire.

*Vous allez arriver dans une France dans laquelle restent quelques emplois et peu de travail. Tous les jours, de plus en plus de travail est exporté vers des contrées dans lesquelles le droit du travail est plus souple que dans notre beau pays. C’est peut-être dégoûtant, mais vous n’y pouvez rien.

Ça va être dur, très dur. Vous allez payer des impôts monstrueux, et cotiser à fonds perdus pour les retraites. Si vous êtes malins, vous partirez là où il y a du travail, et vous constaterez rétrospectivement que la fameuse « précarité » est partout, sauf là où il y a beaucoup de travail.

Vous voulez des assurances et des certitudes ? En voici quelques unes :

1. Vous allez mourir, un jour. La Vie est précaire. Le gouvernement n’y peut rien.

2. Personne, ni un gouvernement, ni une administration, ne peut obliger un employeur à embaucher.

3. Tous les plans d’incitation à la création d’emplois depuis 1975 ont fait les choux gras des indélicats et ont coûté plus qu’ils ne rapportaient à la collectivité

4. Personne ne peut empêcher un employeur de délocaliser le travail.

5. Les grandes entreprises ont gagné 84 milliards d’euros cette année ; on en fait tout un plat, cela ne représente que 6% de la dette nationale. En plus, 75% de leurs revenus sont faits à l’étranger, et en moyenne plus de 50% des emplois qu’elles génèrent sont à l’étranger.

6. Les employeurs, les patrons, comme l’on dit, sont de moins en moins nombreux (ce qui explique notamment qu’il y ait moins d’emplois, tout se tient !). Pour une raison simple : vous imaginez-vous devenir employeur ou patron ? Non bien sûr, parce qu’alors vous seriez d’accord avec l’introduction d’une plus grande flexibilité dans le droit du travail.

7. Si malgré tout vous devenez employeur dans quelques années, vous devrez mettre vos biens propres en garantie des engagements bancaires que vous devrez contracter pour les investissements nécessaires au fonctionnement de votre entreprise.

Vous n’aurez droit à aucune protection sociale sur l’emploi, vous n’aurez pas droit au chômage, vous ne pourrez pas ajuster votre effectif si votre chiffre d’affaires baisse, vous devrez assurer totalement le règlement des salaires de vos collaborateurs.

Quoi qu’il se passe, vous devrez payer sans un minute de retard les charges sociales afférentes aux salaires (50% en moyenne), et si vous avez un collaborateur qui n’est pas à la hauteur des performances que vous attendez de lui, passée la période d’essai, vous ne pourrez pas vous en séparer, et si vous le faites vous serez lourdement condamné par les prud’hommes.

8. Plus le droit du travail est rigide, plus le nombre d’emplois est réduit. Imaginez que vous n’ayez pas le droit de divorcer ou de mettre fin à un concubinage. Est-ce que vous vous marieriez ? Est-ce que vous choisiriez de vivre avec quelqu’un ?

9. On vous a fait croire que vous aviez droit à un emploi, c’est faux, vous n’avez droit qu’au chômage, à condition d’avoir « constitué » ce droit, et par conséquent trouvé un emploi…. Et l’avoir perdu.

10. C’est vous qui serez la « France active » demain, et vous aurez alors à constituer l’économie du pays. Il vous faudra travailler, créer de la richesse, la partager équitablement, et « assurer l’avenir » de vos enfants.

J’aurais aimé ajouter une autre certitude, celle que vous ferez mieux que les générations qui vous ont précédé. Lorsque je vous vois défiler « comme en 39 », je me dis que c’est plutôt mal parti.

Alors vous pouvez continuer d’enquiquiner le gouvernement avec vos manifestations,  faire le jeu de l’opposition, et le lit des journalistes qui ont enfin quelque chose de plus sexy à se mettre sous la dent que les sempiternelles querelles de clocher dans ce qui était le pays de Voltaire et qui est à présent celui d’Astérix.

Encore un effort et le CPE sautera. Et vous aurez gagné la bataille qui vous fera perdre la guerre économique, car elle est mondiale, pas française.

Une consolation toutefois, vous pourrez toujours continuer de blâmer le gouvernement, véritable punching-ball, l’opposition du moment sera toujours votre alliée, et vous pourrez, avec mélancolie, regarder la télévision entre deux pointages à l’ANPE.

Trois dernières certitudes :

• Vous ne resterez pas jeunes, vous allez, dans le meilleur des cas, vieillir.

• Vous changerez d’avis sur la vie, la précarité, les cigales et les fourmis.

• Les jeunes d’alors ne seront pas d’accord avec vous. Car certaines choses ne changent pas :

« Je ne peux pas dormir par la faute de mon fils, qui porte les cheveux longs, ne veut rien apprendre, aime la vitesse et dont je suis obligé de boucler les fins de mois… »

(Aristophane, 445-386 av. J.C., Les Nuées)

Vous allez manquer d’eau, dans peu de temps. Vous verrez alors que le « problème » de la période d’essai allongée n’est pas le plus grave et, surtout, pas le plus menaçant pour votre avenir.

Mais comme le dit quelqu’un dans le poste...vous savez ce que j’en dis…… ce n’est  juste que mon avis.

Le droit de réponse est bien sur de droit et de mise dans cette lettre ouverte. A vos commentaires pour une discussion et bonne journée à tous.

Le Mistigri.

(Des textes de ce blog sont la propriété de l'auteur et ne peuvent être reproduits sans citer son nom, ainsi que celui de ceux qui y sont mentionnés. Merci.)

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Commentaires
W
merci pour ce qui me soutiennes un peu pour ce qui es de ce que j'écris <br /> il y a le fond es pour certain que la forme<br /> merci pour ceus qui on vue le fond<br /> renfermais l'étre humain dans une seule équoition qui es je site rentabilitée<br /> es une hirésie<br /> le passer la prouvé l'avenire c'en chargeras<br /> la question essenciel es comment donner a l'étre humain une politique a dimension humaine <br /> en escluent d'avance la folie des modernes en place qui fon le jeus du capitalisme<br /> c'es simple en sachant parfétement ce que veus dir étre humain es ce que cela englobe<br /> es ne pençais pas que cela çois facil regardais autour de vous le résulta pourtant tellement de gent parais t'il intéligents<br /> je voudrais tordre le cou a cette fameuse formul l'état providence<br /> un homme ou une femme quand ils viennes sur terre<br /> on drois a du travail un salair digne de ce non<br /> pour vivre te qui le conçoive es de quel drois on le leure refuserais la terre apartien a tous ou a personne<br /> la terre n'es pas une créhation de l'homme<br /> donc elle es a tout le monde<br /> elle n(es pas la propriétais de quelque persone <br /> donc quand on suprime le travail quand suprime des salair <br /> es que l'on donne que des miette<br /> ou es la providence<br /> je pence que la politique des 20 derniéres année c'es éviter une gerre civile a mindre frais<br /> je crois moi c'es juste la retarder
L
T as pas un ptit Brassens, comme fond musical<br /> style : quand on n est c.. on n est c.. c est une de mes prè fèrrè lol ....
L
Ont veut du vin chaud..... ca ne te rappel pas un film ca ( la traversee de Paris )comme barman surement un alsaco ..... je ne me fait pas de soucis pour le bistrot du coin ,car c est un endroit bien tenu , ou tous nous pouvont s exprimer, meme si des fois, nous ne sommes pas au meme diapason , sinon je n y retournerais pas , l interet c est que chacun puisse apporter sa note, pour que tous ensembles nous asseyons d ebaucher une partition audible pour que ca bouge.... donc dans le respet de tes notations sur ton blog; je ne repondrais pas a qui tu sais .... d ailleurs il n en vaut pas la peine . amicalement Mistigri.
H
Peut-être un peu de sarcasme ;-)... mais pas d'agressivité.<br /> C'était juste pour faire remarquer que, tant qu'à faire, autant être précis. D'autant que tu risque de trahir ta pensée en usant d'à-peu-près.<br /> <br /> Pour le fonds, le problème avec la politique, c'est qu'on est dans un systeme "bi-parti" complètement dépassé. Les idiots de gauche auront beau cracher sur la mondialisation, elle se fera, avec ou sans eux, et s'ils ne s'adaptent pas ils s'exposent, et ce qui est plus grave ceux qu'ils gouverneront peut-être un jour (ce que je reconnais ne pas souhaiter), ils s'exposent donc à se faire laminer économiquement, donc à générer encore plus de pauvreté et de précarité (un nivellement par le bas quoi).<br /> Quant aux crétins de droite qui ne jurent que par le libéralisme, s'ils y tiennent tant, ils n'ont qu'à prendre leur pépettes et aller habiter où ils se sentiront mieux... Ben oui tout compte fait on n'est pas si mal chez nous...<br /> Le problème en politique c'est qu'on entend plus les extrèmes qui sont forcément pas très d'accord entre eux, et qui ne risquent pas de rapprocher leurs points de vue, que la majorité des gens qui souhaitent faire évoluer la société en bien (si ça signifie quelque chose) et dont les opinions divergent tout au plus sur les moyens d'y arriver.<br /> Enfin, le problème en politique c'est que la plupart des dirigeants semblent plus soucieux de leur réélection que de faire avancer les choses... (sauf un Rocard en son temps ou un Raffarin plus récemment, qui ont fait une croix sur leurs avenirs politiques en faisant le travail pour lequel ils étaient payés et en prenant des mesures impopulaires (instauration de la CSG pour l'un et réforme des retraites pour l'autre)).
S
Bonjour les amis, il y a de l'ambiance et ça me plaît ! Vos commentaires sont intéressants, riches de pensées évoluées et profondes, on voit que vous avez travaillé, étudié, lu... On a de la chance de pouvoir échanger avec vous deux, c'est un régal ! En tout cas, c'est amusant de vous voir vous exprimer, vous lâcher... <br /> J'avais imaginé l'anar dans son univers de cuvette et chasse d'eau, habillé en marron avec un chapeau en papier hygiénique et disparaissant brutalement dans un bruit de chasse. C'est bien ça ! Il a disparu et il est rayé de ma mémoire...<br /> Pour le carpofolo, c'est un bonheur d'écriture : dégénéré, serf, enfoiré, ectoplasme, maton, militaire... les compliments pleuvent. Ils sont choisis, printaniers, je l'imagine un peu comme son pote l'anar, avec des cheveux longs, des piercings partout, rmistes, profitant du système qu'ils vomissent !<br /> Au fait, question : travaillez-vous, avez-vous travaillé un jour, envisagez-vous de travailler ?<br /> Salut les amis !
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