Ces ados qui nous surprennent agréablement … et du CPE
Dans cette lettre ouverte je n’ai pas encore répondu directement à un commentaires envoyé par un lecteur. Si je le fais ce matin, c’est que j’ai été touché par celui qui m’a été envoyé par une jeune fille, « Pitite Fée ». Voir son commentaire suite à mon message du 03.01.06 « quelques apartés ».
Je trouve touchant et courageux que cette jeune fille prenne le temps de faire savoir avec détermination son avis et sa position sur un point précis de l’actualité. Je lui réponds parce qu’elle est intéressée en premier chef des décisions politiques qui se prennent pour son avenir.
On a souvent un point de vue différent sur un même sujet selon comme on est placé ou intéressé face à celui-ci.
-* A trop protéger les gens on les affaiblit. Cela commence à l’école où les contrôles et les épreuves d’autrefois sont devenus tellement « cool » qu’on est parti dans des appréciations fantaisistes jusqu’à accorder le bac avec des moyennes de 9 pour que les quotas soient remplis. Cela pour des questions de prestige politique.
Ce n’est pas de cette manière qu’on acquiert un esprit de compétiteur et une expérience qui prépare aux problèmes futurs à rencontrer.
-* A trop vouloir sécuriser les gens on les déresponsabilise. C’est certain que l’avenir, pour les nouvelles générations a de quoi faire peur. Même leurs proches aînés ne sont guère rassurés non plus. Il y a de quoi, je le concède. Mais il nous faut admettre que notre société est en train d’évoluer, ce que ne veulent pas accepter certains conservateurs de tous poils, ne voulant pas reconnaître les réalités du moment. Ils mènent des combats d’arrière garde qui ne fait que reculer les échéances. Ce que je leur reproche c’est d’entraîner les plus jeunes, crédules par manque d’expérience, ce qui est d’autant plus grave qu’ils sont chargés de préparer ces jeunes à l’avenir.
-* C’es exact que le CPE n’est pas une panacée, surtout pas pour ceux qui ont pris l’habitude d’être planqués et sécurisés. Mais cela est révolu, d’abord parque ces mêmes planqués ont trop tiré sur la corde, mais aussi que la société est en train de muter et où il devient plus difficile d’y faire sa place.
Il a existé une époque où l’apprentissage se faisait sur le tas et au mérite. Pas seulement sur la présentation de diplômes, de certificats ou autres certifications. Ceux-ci avaient seulement pour but d’indiquer une spécification, mais absolument pas la certitude d’une aptitude. La reconnaissance de qualification se manifestait par la preuve apportée par son travail dans l’entreprise. Mai si par a suite la qualification n’était pas justifiée, il y avait possibilité que le contrat de travail soit dénoncé ou qu’il fasse l’objet d’une rétrogradation de qualification. Cela apportait une certaine souplesse de part et d’autre.
-* Avec le temps le code du travail est devenu plus rigide en voulant surprotéger le salarié. L’idée était louable au départ si on considérait que le salarié et l’employeur étaient sincères. Mais des abus de part et d’autre ont faussé la donne du départ et toutes ces préventions mises en place ont été dévoyées.
Un employeur n’avait plus la possibilité de se séparer d’un employé qui profitait un peu trop de sa protection au détriment de l’entreprise.
Certains attendaient que les deux ou trois mois d’essai soient terminés pour se croire installés dans l’entreprise et changer de comportement, sachant très bien qu’il serait difficile de les licencier.
Pour certaines profession,s il est fréquent que la période d’essai allouée soit trop courte pour apprécier la motivation et l’aptitude d’un demandeur d’emploi.
Il faut savoir que certains « demandeurs d’emploi » entrent en entreprise pour un laps de temps défini en fonction de celui qu’ils doivent y passer pour accéder à des indemnités de chômages. C’est pour cela que le règlement des indemnités a changé
Même si des syndicats ou personnes bien pensantes ne veulent pas reconnaître cet état de fait, cela existe bien plus qu’on le croit.
Il s’en est suivi une méfiance et des employeurs préfèrent souvent ne pas embaucher, quitte à refuser des marchés pour ne pas avoir de complications dans l’entreprise.
-* Il faut savoir que créer une entreprise est une responsabilité et une charge énorme. On parle souvent des grandes entreprises, mais il faut se rappeler que ce sont les petites et moyennes entreprises qui procurent les 2/3 des emplois. Qu’actuellement un ouvrier ou un employé apporte une certaine charge dans l’entreprise qu’il faut valoriser de manière à pérenniser l’entreprise, sinon elle peut être conduite à la faillite et dans le même temps faire perdre d’autres emplois.
On peut comprendre pourquoi elles hésitent souvent à embaucher, dans le contexte économique incertain actuel, de prendre le risque représenté par la charge pour l’entreprise d’une personne en premier emploi.
Quant on est responsable d’entreprise, la vue est différente de celui qui y est salarié. Ses journées de travail se terminent souvent bien au-delà du barème des 35 heures.
-* Peut-être faudrait-il souligner les avantages, suite à la situation décrite, qu’un CPE peut apporter.
On reproche constamment et à bon escient, que les entreprises veulent bien des débutants mais avec expérience de.. c’est complètement paradoxal. Cela veut bien dire le manque de confiance qui existe. Dans la même veine, on demande presque des bacheliers pour assurer des postes subalternes, voir basiques pour être certain qu’ils savent lire et écrire.
Ce qui prouve le manque de confiance dans l’enseignement qui est prodigué en France.
Il faut sortir de la cadrature du cercle en trouvant des solutions qui permettent d’acquérir cette base d’expérience qui ouvre la porte sur l’avenir.
Il peut-être un accélérateur d’entrée dans l’entreprise et l’acquisition d’une expérience de la vie professionnelle bien plus rapidement qu’en ce moment où les premières embauches de jeunes commencent bien loin après la scolarité ou l’apprentissage, si celui-ci n’a pas amené une embauche dans la foulée.
Est-ce qu’il est préférable d’avoir des CDD à répétitions, et pas forcément dans la même entreprise ou un CPE de deux an dans la même. Deux ans cela est un bon acquis d’expérience et un début de référence même s’il faut aller négocier ailleurs. Tous les employeurs ne sont pas forcément des s….. et lorsqu’on a un bon salarié qui remplit son contrat, l’entreprise n’a aucun intérêt à s’en séparer surtout après l’avoir formé. Et cela peut encourager certains chefs d’entreprise d’élargir en s’ouvrant à d’autres marchés s’ils peuvent bénéficier d’une certaine souplesse dans la gestion de leur personnel.
-* En toutes situations, pour pouvoir se faire une juste idée, il faut connaître la position des deux parties. Un seul son de cloche n’a jamais fait une harmonie.. à deux, c’est le début.
C’est bien d’avoir confiance en ses profs. Il y en a de très bons.. d’autres une peu moins. Seulement sont-ils assez à même d’expliquer les choses de la société civile. De par leur cursus et leur formation ils sont dans un monde à qui il manque une certaine expérience des réalités de la vie en entreprise.
Où je ne suis absolument pas d’accord c’est d’entraîner des étudiants dans des conflits qui ne sont pas les leurs et prendre prétexte d’une décision politique pour peser dans la balance.
Je trouve que cela manque d’honnêteté morale vis à vis d’ados en formation dont beaucoup me semblent plus responsables que certains syndiqués.
Je suis rassuré de constater leurs justes interrogations mais dubitatif des réponses que certains leur donne.
Aller visiter le blog de Petite Fée. Il est plein d’humour acidulé, un peu naïf dans sa fraîcheur mais gentiment réfléchit aussi.
Quelle chance, à son âge qu'on ait la possibilité de pouvoir s’exprimer et de communiquer de cette manière. Et lorsqu’ils le font bien.. c’est un enchantement. Et un plaisir rassurant pour les grands de les voir s’épanouir ainsi.
Cordialement à toi Pitite Fée et bonne chance.
Le Mistigri.